Le 13 avril 2016 était un jour de sortie de films au cinéma. Le film "free to run " se trouve parmi eux. Réalisé par le suisse Pierre MORATH, quarante fois international suisse dans les années 1990, il raconte l'histoire de la course à pieds avec un savant dosage d'images d'archives mais aussi de rencontres avec les pionniers. Ce travail colossal (plus de 6000 heures de visionnage d'archives allant jusqu'aux JO de 1928 et le 800m féminin) donne un documentaire fort en émotion (la salle a applaudi par exemple à l'arrivée de la dernière concurrente du premier marathon olympique féminin en 1984). 200 personnes étaient au cinéma Le Cinq de Lagny sur Marne pour assister à cette projection, proposée par William Pereira Da Vale notamment. 

Ainsi, toutes les grandes dates de la course à pieds hors stade sont dans ce documentaire qui a su captiver le public de connaisseurs. Ainsi, le marathon de Boston 1967 tient une place importante avec l'image de Kathrine SWITZER qui dispute cette épreuve (interdite aux femmes jusqu'en 1972) et dont l'un des organisateurs tente d'arrêter. 1972 est encore une autre date clé avec la victoire olympique sur le marathon de Franck SHORTER qui rend populaire la discipline. Les JO de 1984 sont aussi importants avec l'arrivée dans le stade de l'américaine Joan BENOIT qui boucle ainsi le premier marathon olympique féminin et qui prouve beaucoup mais aussi l'arrivée de la dernière concurrente, la suissesse est complétement épuisée, vacille mais franchie la ligne d'arrivée et délivre un message fort sur le dépassement. 2012 est aussi évoquée à travers l'édition (annulée) du marathon de New-York, ville touchée par une catastrophe naturelle.

Si des dates clés sont dans ce film, les histoires des uns et des autres sont aussi essentielles. Ainsi, on commence par un récit avec un des pionniers qui évoque Central Park. Au début sur le circuit de 10km, il ne croisait que 5 ou 6 personnes...les destins de Steve PREFONTAINE (avec son face à face avec la fédération américaine, ses performances sur la piste, sa popularité, sa collaboration avec Nike, son   destin tragique), de Fred LEBOW (de son arrivée dans la course à pieds à son action sur l'évolution du marathon de New York avec un moment fort en 1992 lorsqu'il boucle son Marathon de New-York, quelques années avant son décès ou en 1976 quand il réussit à faire  traverser les 5 quartiers de la ville par la course et rassembler autour de celle-ci les gens spectateurs), de Kathrine SWITZER (de Boston 1967 à ses tournées en Europe et à son action auprès de la société Avon et des courses 100% féminines), de Noel TAMINI avec le phénomène SPIRIDON (dont le maillot a été un EMBLEME). 

une des scènes du film avec le maillot spiridon et l'esprit de la course associé à la LIBERTE.

La France n'est pas oubliée avec l'épreuve de Marvejols Mende (avec une image de Denise Seigneuric) notamment.

Une fois le film achevé, Pascal PIOPPI prenait le micro pour faire venir sur scène Michel BACH. Celui-ci a raconté ses débuts, sa philosophie forgée au fil des courses (comme celle en Amazonie, comme à Paris avec la Tour Eiffel) et des années; en 30 ans, Michel s'est enrichit des personnes rencontrées. Comme les pionniers du film, il a distillé des citations "tu montes sur ta propre scène", "on invente sa course".  Son action d'organisateur du marathon de Marne et Gondoire a été aussi évoquée, notamment en présence de Joel LAINE, directeur du marathon de Paris (créé en 1976). Enfin, un coup de coeur pour conclure la soirée avec la triathlète handi de Chessy Manon GENESTE, qui un après son accident a décroché le titre national dans sa catégorie et qui découvre le haut niveau international. En résumé de cette soirée de film et d'échanges, LIBERTE ET PHENOMENE pourraient être les deux mots inscrits sur la languette des deux baskets des amateurs de course à pieds, écrivant une page de cette histoire de la course.